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Journal d'une boulimique
29 septembre 2013

Again

 

Je n'ouvre pas le paquet, je l'éventre. J'enfourne les tartelettes au chocolat les unes après les autres. En moins de trois minutes, j'ai englouti les neuf sachets individuels. Encore la bouche pleine, j'ouvre deux Balistos, et puis un Snickers, quatre Twix, quatre Kitkat...

Ça y est, je me sens enfin pleine. Mes mains cessent de déchiqueter les emballages, mes machoires se mettent au repos. Mon ventre est tiré au maximum. Mais, en même temps que cette sensation de plénitude radicale que je recherche vient aussi, accablante, terrassante, la culpabilité.

Cette haine féroce de moi-même.

Pourquoi ai-je craqué ?! Cela faisait six jours que je tenais le coup. Ce soir, sentant monter une crise, j'avais même accepté d'aller au restaurant avec ma mère et son compagnon. Et là, les prémisses de la crise s'étaient manifestées: beignets de ricotta en entrée + plat de pâtes le plus bourratif + au moins six tranches de pain. Et surtout, surtout, durant tout le dîner, la visualisation mentale de l'épicerie en bas de chez moi ouverte même le dimanche où je me vois déjà dévaliser le rayon sucreries. Comme toujours dans ces moments compulsifs, je vais acheter beaucoup trop, pour être sûre de ne pas manquer.

La culpabilité s'accompagne bien sûr du dégoût de moi-même, le plus profond, proche de la répulsion. J'imagine tous les glucides et lipides que j'ai ingérés embouteillés dans mon estomac. J'imagine, j'ai même l'impression de sentir! les cellules graisseuses de mon ventre, de mes fesses, de mes cuisses et de mes hanches se gonfler. En une soirée de craquage, j'ai pris trois kilos, c'est sûr. Il me faudra plus d'une semaine pour les reperdre – pour peu que je ne recraque pas d'ici là.

Un peu plus tôt dans la soirée, le compagnon de ma mère (qui est psychologue, soit dit au passage) m'avait soutenu que si je le voulais vraiment, si je luttais, je pouvais contrôler mes pulsions alimentaires. Suis-je donc si faible que ça pour, depuis un an et demi, y succomber, encore et toujours ? Suis-je schizophrène ? Suis-je masochiste ? Suis-je un cas désespéré ?

Mon ventre commence à gémir. Je me laisse échouer sur mon lit. En boule, j'attends la douleur broyeuse de boyaux familière qui ne va plus tarder. Avant de tomber dans un sommeil comateux, je me jure que je ne verrai personne de ma connaissance avant d'avoir perdu les kilos repris.

***

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Commentaires
M
Ton désarroi fait écho au mien, et, je pense, à beaucoup d'autres personnes boulimiques. Bats-toi! On peut s'en sortir, j'en suis sûre!
E
BRAVO pour ton blog,quel courage tu as...je suis sure que ça peut en aider plus d'une...déja moi^^tiens,si tu veux déculpabiliser regarde un peu ma derniere crise et dis toi ke fais la meme la semaine derniere: 2kg de faisselle 0%,1 kg de fromage blanc 0%(pour la bonne conscience)....3 paquet de céréales ENTIERS(1 de chocapic,un de lions,un de all bran)mélangés a tout ça,10 yaourt vanille 0%,de la purée avec beurre creme et gruyère,1 pasta box 3 fromages,du lait damande(1l),2 pizza végétariennes(je suis végé) de ché pizza hut!!!rien que ça!!et g transpiré tte la nuit en me tordant dans tous les sens...troooooo mal o ventre...et laxatif a tire larigot,capteurs de glucides et lipides(de belle merdes ki coutent la peau du c...)de la citrate de bétaine...une journé de foutue a pas etre allée a la fac...et a culpabiliser comme une conne ché moi :( et g enflé kom un ballon...les doigts,le visage le corps!!!c une catastrophe...je me sens sale,indigne de vivre,grasse moche et dégeulasse...bon courage a toi vraiment...kel maladie de MERDE!!
Journal d'une boulimique
  • Mon premier est une fille dont on dit qu'elle a "tout pour être heureuse". La vingtaine, jolie, qui a fait de brillantes études. Mon second est un monstre capable d'engloutir 3000 calories en moins de 20 minutes. Mon tout s'épelle en 10 lettres.
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